Les risques pour les commerces et restaurants en cas de deuxième vague du coronavirus (COVID-19)

Publié le 21 juin 2020

Le confinement qui a duré pendant presque deux mois en France a obligé de nombreuses personnes à ralentir voire à interrompre totalement leurs activités professionnelles, et les a parfois plongés dans des situations économiques difficiles. Pour certains commerces, et pour les établissements d’hôtellerie et de restauration, les conséquences de cette crise sanitaire sont encore plus grandes qu’ailleurs, et les pertes engendrées ne pourront jamais être comblées. Alors que la situation semble s’améliorer, actuellement toutes les consignes de prudence sont encore de rigueur et ne permettent pas toujours de travailler dans des conditions optimales. Les acteurs de ces secteurs sont logiquement très inquiets des conséquences supplémentaires que pourraient avoir une nouvelle vague de contamination, et l’instauration potentielle d’une deuxième période de confinement.

Faut-il craindre une seconde vague??

De l’avis de certains spécialistes, le plus gros de cette épidémie de coronavirus se trouve déjà derrière nous, et les risques qu’une deuxième vague intervienne sont très faible. Même si les chiffres montrent clairement que les cas de contamination sont en baisse, ce point de vue optimiste n’est pas partagé par tous, et semble même être encore relativement minoritaire. Pour la plupart des professionnels de la santé, et pour les autorités qui se fient à leur jugement, la situation est encore très incertaine, et la plus grande prudence reste de mise.

Dans les hôpitaux, la situation demeure très tendue, mais la diminution des nouveaux cas et donc des admissions en réanimation est un indicateur qui peut laisser penser que la situation continuera à s’améliorer. Peu après le déconfinement de nombreuses nouvelles zones de contamination avaient été détectées, mais il semblerait que les mesures mises en places ainsi que les bons réflexes pris par les habitants permettent aujourd’hui de bien mieux contrôler la propagation de la maladie.
Tous ces éléments permettent aux spécialistes de penser que même en cas de recrudescence des cas, si une autre poussée de l’épidémie devait arriver, elle ne serait pas aussi violence que celle que nous avons déjà connue.

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Les conséquences d’une éventuelle seconde vague

Alors que l’été commence, cette saison estivale 2020 sera clairement unique. Même si la situation sanitaire s’améliorait grandement, les effets de la crise se feront dans tous les cas encore sentir pour encore de nombreux mois. D’après l’OCDE, s'il s'avère que le pire de la crise du Covid-19 est derrière nous, il faut tout de même s’attendre à une baisse globale de l’économie mondiale d’au moins 6 % sur l’année. Un réel rebond devrait intervenir dès 2021, mais ne suffirait cependant toujours pas à retourner à une situation proche de celle d’avant ces événements. Même sans nouvel épisode épidémique, fin 2021 les pertes anticipées devraient déjà faire de la récession actuelle la pire que notre société ait connue depuis plus d’un siècle, hors des périodes de guerre.
Si un nouveau sursaut des contaminations devait survenir, et par conséquent obliger les gouvernements à imposer à nouveau un confinement, la courbe deviendrait alors encore bien plus négative. Pour l’OCDE le scénario serait alors extrêmement sombre, et la France serait l’un des pays qui en subirait le plus les effets.

Les commerçants dans une situation précaire

Pour certains gérants, comme ceux qui s’occupent des commerces de proximité et qui vendent des produits de première nécessité, l’impact du confinement sur leurs finances n’a pas forcément été très important. Mais tous les autres commerçants ont subi de plein fouet cette mesure, la période d’inactivité a été pour eux la cause d’une perte sèche de chiffre d’affaires qui ne pourra pas être comblée. L’heure est déjà à tout faire pour limiter les dégâts et tenter de relancer l’activité de la manière la plus efficace possible, et la crainte de devoir à nouveau fermer boutique est très présente.

Lors du premier confinement, une nouvelle inégalité est apparue entre les travailleurs. Avec d’un côté les personnes pouvant exercer leurs professions en télétravail, d’un autre celles devant continuer d’exercer et s’exposer à la contamination, et enfin celles étant contraintes au chômage.
De nombreux commerçants et employés de commerces font partie de cette dernière catégorie, et même si des aides aux entreprises ont été mises en place et perdurent, celles-ci ne peuvent pas à elles seules compenser toutes les pertes subies. Des mesures ont même été instaurées pour permettre à un maximum d’entreprises de retarder leur déclaration de cessation des paiements et ainsi tenter d’éviter une hausse trop massive des dépôts de bilan. Tout cela en dit long sur le quotidien très difficile que vivent déjà de nombreux gérants et sur les effets désastreux qu'une recrudescence du Covid-19 pourrait engendrer.

Une situation extrêmement compliquée pour les restaurants

Dans les cas des restaurateurs, la situation est encore plus précaire. Pour eux, la reprise du travail a dû attendre le début du mois de juin dans les zones vertes et uniquement en terrasse pour les zones orange. Ce n’est que le 15 juin que les bars et restaurants d’Île-de-France ont pu reprendre plus normalement leurs activités même en salle. Les règles très strictes mises en place pour l’accueil des personnes, ainsi que la difficulté de regagner la confiance des clients, restent cependant des contraintes très difficiles à surmonter. L’été qui est traditionnellement la saison la plus importante dans ce secteur sera déjà quoiqu’il arrive fortement terni par les événements récents. Pour les établissements de ce secteur fortement dépendant du tourisme, la fréquentation ne pourra en aucun cas atteindre un niveau habituel cette année.
De plus, comme beaucoup d'autres commerçants, de nombreux gérants de restaurants ont été contraints de faire des emprunts et d’étaler le paiement de leurs loyers, et doivent donc commencer à rembourser. Relancer leur activité le plus rapidement possible est donc une absolue nécessité.

L'État a récemment confirmé son soutien aux secteurs les plus durement touchés comme l'avait annoncé le Premier ministre pendant le moid de mai. Jusqu'en Septembre, les employés des secteurs de la restauration, de l’événementiel, du tourisme, du sport et de la culture, pourront encore être indemnisés à hauteur de 100 % de l'indemnité d'activité partielle. Le fond de solidarité, qui a été élargi le 1er juin, reste également à disposition de ces entreprises jusqu'à la fin de l'année.
Ces mesures, ainsi que d'autres qui pourraient encore être instaurées notamment en ce qui concerne la CFE, participent à soulager quelques peu les acteurs du secteur de la restauration, mais ne suffisent pas à compenser toutes les pertes subies.
Si un nouvel épisode épidémique devait se produire, et compliquer encore la reprise ou nécessiter un autre arrêt des activités, de très nombreux restaurateurs n’auraient pas d’autre choix que de mettre la clé sous la porte, et de licencier leurs employés.

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Un nouveau confinement obligatoire en cas de reprise de l’épidémie??

Dimanche 14 juin lors de son allocution télévisée, Emmanuel Macron a quelque peu surpris en annonçant un allègement des règles, et des mesures pour accélérer le retour à la normale. La réouverture des bars et des restaurants en Île-de-France a été avancée au 15 juin, même si la distance d’un mètre entre les clients est maintenue. Il s'agit d'une volonté de s’éloigner des mesures instaurées précédemment qui peut faire penser que même en cas de nouvelle hausse des cas de contamination, le confinement ne serait pas forcément la réponse apportée. De plus, certaines exemples ont montré que l’efficacité de celui-ci sur la propagation du virus n’était pas forcément évidente.

Les personnes travaillant dans des commerces ou dans la restauration sont clairement en première ligne et craignent l’évolution de la situation dans les semaines et mois à venir. S’il est difficile pour le moment d’apercevoir la lumière au bout du tunnel, il semblerait que l’arrivée d’une deuxième vague aussi importante que la première soit assez peu probable. De plus, même si elle survenait la mise en place de mesures aussi restrictives que pour la première ne sera pas une évidence.